« Eh bien pour faire un bébé, il faut
déjà un papa et une maman »… Cette
phrase classique est souvent la première étape d’une plus ou moins longue
explication que beaucoup de parents donnent à leur enfant. Cette affirmation se vérifie facilement, et dès l’antiquité on
pense qu’il faut obligatoirement un échange de « fluides » entre l’homme
et la femme pour donner naissance à un nouvel individu, et même si la vierge
marie, « sainte mère de Dieu », vient compliquer le problème, l’affaire
semble entendue. Mais la part relative de chaque parent dans la « conception »
d’un nouvel individu reste à expliciter… Aujourd’hui, dans un contexte de révision
des lois bioéthiques, je vous propose une relecture moderne des concepts
ovistes. Commençons par voir de quoi il s’agit.
Ovistes contre animalculistes.
Même si l’importance des deux
parents est rapidement perçue, la « théorie de la fécondation » n’est
formalisée qu’en 1900 par l’allemand Oskar Hertwig. Entre temps deux camps s’opposent:
les animalculistes d’une part, qui pensent que le spermatozoïde contient des
êtres miniatures préformés, ou homunculus (voir gravure ci-contre) ; ils n’envisagent l’ovule que comme
une chambre de développement. Les ovistes d’autre part, pour qui c’est l’ovule
qui primordial pour la procréation, et le sperme ne joue qu’un rôle d’activateur.
Et dans certains cas tels que la parthénogénèse il n’est même pas nécessaire !
Cette théorie n’est plus d’actualité aujourd’hui car elle supposait également l’existence
d’un individu préformé, à l’intérieur de l’ovule. Mais voyons en quoi la prépondérance
de l’ovule dans le développement se révèle pertinente.